Des portes de Lyon aux premières collines du maconnais, rendez-vous dans le vignoble Beaujolais, terre de prédilection du Gamay.
Voisin de la Bourgogne, le Beaujolais est connu dans le monde entier grâce au Beaujolais nouveau. célébré chaque 3ème jeudi de Novembre aux quatre coins de la planète.
Mais le Beaujolais, c’est bien plus que ça !
C’est avant une région séduisante, terre de vins, produisant de superbes rouges produits à partir de son cépage phare : Le Gamay.
L'histoire des vins du Beaujolais
Une fois n’est pas coutume, c’est aux Romains que l’on doit l’implantation du vignoble dans le Beaujolais, le long de la l’ancienne voie romaine qui reliait Lugdunum (Lyon) à Augustodunum (Autun).
Comme la plupart des vignobles français, ce sont ensuite les moines qui reprirent le flambeau à partir du VIIème siècle et qui développèrent considérablement le vignoble du Beaujolais.
Les Moines de l’Abbaye de Cluny, associés aux Seigneurs de Beaujeu, initient les premières transactions viticoles; C’est à cette époque que Beaujeu devient la capitale du vignoble du Beaujolais.
C’est véritablement à partir du XVIIème siècle que le vignoble du Beaujolais connait son véritable essor. Les bourgeois lyonnais, habituellement plus portés sur les vins de la Vallée du Rhône, commencent à s’intéresser à ce vignoble méconnu.
Dans le même temps, le Beaujolais devient le vin des canuts, ouvriers tisserands de la région lyonnaise, et on retrouve alors les vins du Beaujolais sur bon nombre de brasseries lyonnaises.
Le développement du chemin de fer dans la région au XIXème siècle permet au Beaujolais de trouver de nouvelles débouchées, notamment sur Paris.
La crise du Phylloxéra de 1875 marquera la fin de cette expansion comme dans l’ensemble des vignobles français.
Le XXème siècle marque la reconnaissance du vignoble du Beaujolais par la naissance des AOC de 1936 à 1950.
L'arrivée du Beaujolais Nouveau
En 1951, le Beaujolais nouveau fait son apparition et ne cessera de se développer, en marquant d’une empreinte souvent négative l’image du Beaujolais.
Combien d’amateurs se seront détournés des vins du Beaujolais simplement pour ce problème d’image ?
Cette formidable idée de départ, que de fêter le vin nouveau et de partager un moment de convivialité, a condamné le beaujolais à être systématiquement comparer à un vin très fruité, au goût de banane…
De nos jours, le Beaujolais entame sa révolution, porté par une nouvelle génération de viticulteurs très talentueux et par un attrait des consommateurs pour des vins au très bons rapport Qualité/Prix.
Ce n’est d’ailleurs par un hasard si de plus de plus de domaines et de négociants bourguignons investissent dans la région…
De la plaine de la Saône aux Monts du Beaujolais
Le vignoble du Beaujolais est le prolongement méridionale de la Bourgogne viticole. Il a d’ailleurs longtemps appartenu à cette région sur les cartes de France.
Le vignoble s’étend sur une bande d’une quarantaine de Km de long de Mâcon aux confins de Lyon tout au long de la plaine de la Saône.
Il est bordé d’Est en Ouest par la Saône d’un côté et par les Mont du Beaujolais de l’autre.
On distingue deux zones viticoles au sein de ce vignoble. Au Nord, on retrouve les 10 villages qui composeront les 10 crus du Beaujolais (Brouilly, Côte de Brouilly, Chenas, Chiroubles, Fleurie, Juliènas, Morgan, Moulin-à-vent, Regnié, Saint Amour), et au sud une zone moins accidentée où l’on retrouve les vignobles de l’appellation Beaujolais.
Une situation géographique remarquable
Le vignoble du Beaujolais bénéficie d’un climat tempéré, avec des étés chauds marqués par les vents méditerranéens et des hivers frais.
Le vignoble est situé orienté à l’est au sud, implanté sur premières collines des Mont du Beaujolais, ce qui lui permet d’être notamment protégé des vents d’ouest d’influence océanique.
Une diversité de terroirs
Si le vignoble du Beaujolais est composé d’une multitude de sols,
on en distingue tout de même 2 grands types :
– Les sols granitiques que l’on retrouve principalement au Nord de la région.
Mêlés à des schistes, ces sols sont idéaux pour le Gamay. C’est ici que sont implantés les 10 crus du Beaujolais.
– Les sols argilo-calcaires : Très présents notamment dans le sud de la région, sur le secteur des Pierres Dorées, ils sont très riches et permettent de produire des vins solaires et plus puissants.
Et si on vous parlait des cépages du Beaujolais ?
Le Beaujolais présente la particularité de n’accueillir que 2 cépages :
– Le Gamay pour les vins rouges
– Le Chardonnay pour les Beaujolais blancs et Beaujolais Village blancs.
Le Gamay
Ou le cépage bannit…
Le Gamay était initialement produit en Bourgogne. Il provient d’ailleurs d’un croisement en le Pinot Noir et le Gouai (cépage blanc quasiment disparu aujourd’hui).
En 1395, Philippe Le Hardi, l’un des illustres ducs de Bourgogne, décida de bannir le Gamay de la région car il était pour lui synonyme d’une trop grande abondance et d’un goût détestable.
Le Gamay devint ainsi que le cépage roi du Beaujolais.
Ce cépage se plait sur les sols granitiques et schisteux du vignoble du beaujolais.
Le Gamay est un cépage noir à jus blanc. Précoce, il s’adapte bien aux conditions climatiques de la région.
Il donne des vins rouges très fruités, gourmands et plein de fraîcheur.
Le Gamay permet aussi des gardes longues, notamment sur certains crus comme Morgan, Saint Amour ou Moulin à Vent.
Le Chardonnay
On ne le présente plus. Le plus grand cépage blanc du monde fait aussi des merveilles dans la région.
Très appréciés des connaisseurs, les Beaujolais blancs issus du cépage Chardonnay développent de subtiles arômes de fleurs blanches associés à de belles notes fruitées (agrumes).
La production est relativement confidentielle.
Retrouvez toutes les informations sur le Chardonnay dans notre article
L'art de la vinification à la Beaujolaise
Focus sur la macération semi-carbonique
Le Beaujolais régale la planète depuis des années grâce à des vins légers, fruités et aromatiques.
Ce parfum si particulier, nous le devons en partie, à une technique de vinification spécifique : la macération semi-carbonique ou macération beaujolaise.
Commençons déjà par le commencement : les vendanges.
Les grappes entières et sans défaut sont récoltées manuellement.
La vendange est ensuite encuvée par gravité dans une cuve sans foulage ni éraflage.
Débute ensuite la macération semi-carbonique qui durera 4 jours pour les Beaujolais nouveaux, 6 à 7 jours pour les Beaujolais et Beaujolais Village, et de 10 à 14 jours environs pour les crus du Beaujolais.
Durant cette macération à la Beaujolaise, différents processus agissent à plusieurs niveaux :
– En fond de cuve, les raisins, tassés par le poids des raisins du dessus , libèrent du jus. La fermentation alcoolique démarre alors dans cette partie de la cuve.
– En milieu de cuve, les raisons macèrent et libèrent leurs éléments, notamment les tanins.
– En haut de cuve, le CO2 produit par la fermentation alcoolique va peu à peu produire son effet et entraîner une fermentation intra-cellulaire à l’intérieur même des baies qui éclateront par la suite.
Durant l’ensemble du process, le vigneron continuera à arroser le “chapeau” en haut de cuve pour apporter encore plus d’arômes au vin, c’est le remontage.
Vient ensuite le décuvage. Le jus présent en fond de cuve est soutiré, c’est le jus de “tire” tant que le reste des baies est pressé, c’est le jus de “presse”.
Ces deux jus seront ensuite assemblées pour poursuivre une vinification plus classique.
C’est ainsi que les vins du Beaujolais proposent un style si particulier, de vins très aromatiques, légers et fruités.
